Comme des milliers d’enfants un peu partout en France, 290 élèves de l’école Notre-Dame-de-Liesse, à Saint-Renan (29), ont fait leur rentrée ce mardi 12 mai. Tout en douceur, et avec un large sourire pour nombre de petits, chacun a retrouvé sa place dans un établissement totalement réaménagé.
C’est étrange. C’est perturbant. Et à la fois, c’est rassurant. « Je vais vous demander de vous arrêter à la grille », prévient Jean-Luc, en charge de la sécurité à l’entrée de l’école Notre-Dame de Liesse, à Saint-Renan, à l’adresse d’un parent.
« Aujourd’hui, seuls les enfants entrent ». Accroupi, celui qui avait pour habitude, dans un autre temps, de saluer les élèves d’un « check » à leur arrivée, indique à un petit écolier la marche à suivre. « Tu vas jusqu’au plot là-bas et on va te donner du gel pour te laver les mains ». Message entendu.
Petit cartable sur le dos, et joli masque fait maison sur le nez, le jeune homme s’exécute. Équipées de visière de protection, les enseignantes et assistantes scolaires vérifient le nettoyage en règle des mains, avant de laisser les élèves filer directement dans les classes. Drôle de rentrée, tiens.
Après plus de cinquante-cinq jours à la maison, l’heure de la classe a sonné pour des milliers d’enfants en France, ce mardi. A Saint-Renan, l’école Notre-Dame de Liesse nous a ouvert ses portes pour vivre, avec les équipes pédagogiques et les enfants, ces premières heures de retrouvailles. Le sourire aux lèvres, les mains dans les poches de son manteau, Sarah l’avoue : « Je suis contente de revenir à l’école, c’était un petit peu long le confinement. Et puis, c’est cool de revoir les copines ».Derrière, on se marre.
« Moi, j’ai tellement joué au foot qu’à la place de l’herbe, il n’y avait plus que de la terre ».
En ce mardi de rentrée, seuls 290 des habituels 590 élèves sont présents dans l’établissement. « 40 % des élèves font leur rentrée aujourd’hui, et 40 % la feront jeudi, explique le directeur du groupe scolaire, Florent Begoc. On va fonctionner sur une classe alternée lundi/mardi pour une partie des élèves, et jeudi/vendredi pour les autres. Il y a environ 20 % d’élèves dont les parents n’ont pas souhaité qu’ils reviennent pour l’instant ».
Alors, de quoi on parle après autant de temps à la maison ? Ben, de confinement d’abord. « Moi, j’ai tellement joué au foot qu’à la place de l’herbe, il n’y avait plus que de la terre », se marre Lucas. Ses parents apprécieront ! Pour d’autres, cette longue période à la maison aura été l’occasion d’expérimentation culinaire : gâteaux en tout genre, lasagnes, crêpes...
« Avec mon père, on a construit une cabane, raconte l’une de ses camarades de CM1-CM2. Ça nous a quand même pris deux semaines ! ». On évoque aussi forcément ces fameux gestes barrières, et les nouvelles règles qu’il va falloir respecter à l’école pendant quelques temps. « On reprend les cours un peu plus normaux cet après-midi, précise une enseignante. Ce matin, les enfants, mais nous aussi, avons besoin de parler de ce moment qu’on a vécu. C’est important pour qu’on puisse passer à autre chose ».
La matinée est déjà presque avalée et l’appréhension de la reprise est visiblement passée. Même derrière ces masques, portés par l’ensemble du personnel pédagogique, on peut imaginer des sourires. A 15 maximum par classe, les élèves ont de la place. « J’avoue être un peu perdue avec si peu d’élèves, on n’a pas l’habitude », confesse une enseignante de maternelle. « Au moins, ça facilite les choses pour ce premier jour ».
En direction de la cantine, où plus d’une centaine d’enfants déjeunent ce mardi midi, deux copains discutent. « Moi, j’aimais bien être à la maison, pouvoir jouer à la console, être dans le jardin. Mais je suis content de revoir les copains, même si on ne peut pas trop jouer ensemble dans la cour ». Cela viendra, le temps en fera son affaire.